L’argent de Dieu

Introduction

Pourquoi «Argent de Dieu »? L'argent, n'est-il pas une conception purement humaine? Dieu peut-il posséder de l'argent, où n'importe quoi? Ou encore: est-ce tout ne lui appartient pas déjà?

Oui le concept insolite, l'argent de Dieu, signifie que tout, ultimement, appartient à Dieu, y compris tout l'argent du monde, et notamment celui que nous avons l'habitude de penser «est à moi, à nous». Dans un sens plus limité, et celui qui est le plus utilisé dans ce livre, argent de Dieu signifie: portion de notre argent personnel que nous donnons, ou rendons, pour favoriser la manifestation de la volonté divine sur cette Terre. Ce concept comprend aussi le temps que nous avons l'habitude de considerer comme «le nôtre» ou «le mien». Oui, ici encore il faut bien admettre que tout le temps appartient à Dieu. Et, dans les pages qui suivent, le temps de Dieu signifiera généralement cette portion de notre journée, de notre temps, que nous dédions à Dieu pour faire avancer son oeuvre, notre religion.

Ce livre a donc comme sujet: la pratique religieuse qui consiste à remettre à Dieu une partie de nos revenus et de notre temps pour promouvoir son oeuvre sur Terre. Cette pratique est bien ancienne, et se nomme en sanskrit dasamamsha , et en français: le don de la dîme. Dans les deux langues, le terme comporte le sens de «dixième partie», la pratique consistant à retourner à Celui qui est la source de toute chose, dix pour cent de tout ce que nous gagnons ou recevons de n'importe quelle façon. L'objectif est de spirituellement renforcer le donneur, et fournir en même temps un appui constant aux institutions du Sanatana-dharma, le Chemin éternel. Notons que cette pratique est commune à presque toute les religions du monde, et depuis longtemps. Lors des civilisations de l'Indus, de l'ancienne Egypte, et de Babylone--théocracies, toutes--la production entière de l'Etat étaient cérémonieusemet remise aux dieux dans leurs temples. De là, on redistribuait aux citoyens et aux institutions.

Quel rapport avec nous, aujourd'hui? Imaginons un peu ce que seraient les résultats si cette ancienne pratique se remettait debout, et se pratiquait universellement. Nous avons 650 millions d'Hindous dans le monde, dont quelques 78 millions vivent hors de l'Inde. Mettons que 550 de ces millions sont pauvres. En effet le revenu annuel moyen de l'Inde est de 50 dollars (US), soit 300 FF, ou 800 roupies mauriciennes. Cependant, même si ces pauvres ne donnait que deux pour cent de leur revenu, leur religion s'enrichirait de $550 millions par année (3,3 milliards de FF; 8,8 milliards de Rs.)! S'il donnaient vraiment la dîme, multipliez par cinq. Et nous ne parlions que du secteur pauvre. Imaginons ce que serait la contribution des autres 100 millions d'Hindous qui gagnent annuellement en moyenne $400: ils contribueraient au bien-être du Sanatana-dharma $40 milliards! En tout, riches et pauvres: $43 milliards-- FF 258 milliards--Rs 649 milliards! Une question s'impose: ou irait tout cet argent? Chaque individu déciderait, car il donnerait à l'institution de son choix. Ainsi l'argent serait automatiquement réparti uniformement à travers le monde.

Un peu fantaisiste? Peut-être. Mais si l'on considère l'immense besoin dans lequel se trouve notre religion aujourd'hui, et l'enormité de la tâche qui s'impose à elle, face au XXIe s., ne voyons-nous pas dans la pratique de dasamamsha une solution à la mesure du problème? L'hindouisme est incalculablement riche quant à ses connaissances religieuses, ses ressources humaines, écrites, mystiques, quant à sa connaissance de Dieu, et ses antiques traditions d'expériences vécues. Ce trésor-là ne peut jamais s'épuiser. Mais là où notre religion touche la vie quotidienne de ses fidèles, il y a grand besoin de réforme et d'appui. Nos temples devraient vraiment donner l'apparence de ce qu'ils sont vraiment: des demeures divines, les palais des dieux. Nos monastères et salles de réunion devraient être des lieux attrayants, munis de toutes les facilités modernes de communication, d'enseignement, de travail. Ils devraient, de par leur apparence même, communiquer au visiteur tout ce que la mentalité hindoue peut bien offrir au monde. Et chaque hindou devrait être méticuleusement instruit en sa foi, avoir à sa portée tous les moyens possibles pour s'avancer dans les milieux spirituels, sociaux, économiques, et culturels.

Ce livre a été conçu pour faire connaître et promouvoir une pratique qui s'est prouvée, au cours des âges, extrêmement efficace quant à rapprocher l'adepte de Dieu, à rattacher sa vie et ses pensées au divin--et son commerce de tous les jours, qui occupe presque tout son esprit et son temps. L'activité de gagner sa vie, d'accumuler, et de dépenser est alors divinisée, se transforme en dharma correct--ce qu'elle était censée être depuis toujours. Et en même temps, un autre aspect important du dharma s'accomplit: on pourvoit aux besoins de notre religion. Nous avons bien besoin de cette pratique aujourd'hui.

L'Eglise Saïva-sidonner la dîmehanta peut bien témoigner du succès de dasamamsha, ayant bénéficié d'elle depuis plus de trente années. Sans aucun doute, elle produit les résultats promis, en abondance. Non seulement cette pratique a fait prospérer nos institutions, mais la réaction positive dans la vie de nos membres est éloquante: la joie, la santé, la tranquillité augmentent dramatiquement, et la situation financière s'améliore dans presque tous les cas, dès qu'on s'est voué à donner la dîme. Faisant intimement partie du développement des insititutions qu'ils financent directement, et de celui de l'hindouisme en général, les membres éprouvent un sentiment de fraternité entre eux-mêmes et avec tous les Hindous. Ils sont enthousiastes quant à préserver et promouvoir les préceptes de notre religion qui sont en train de se prouver tangiblement efficaces dans leur vie quotidienne. Continuant à donner chaque mois, ils cultivent en eux-mêmes l'altruissme, le désintéressement, et la générosité, ce qui leur ouvre le chemin à d'autres expériences religieuses. La pratique de dasamamsha est une experience spirituelle tangible.

L'hindouisme nous enseigne que la vie abonde en occasions où l'on peut, et où l'on doit (si on estime le dharma), donner--qu'il s'agisse de biens matériels, ou d'instruction religieuse. Le grihastha donne aux enfants, aux pauvres et aux sadhus. Les enfants, plus tard dans la vie, donnent à leurs parents. Les gens âgés donnent de leur accumulation d'abondance à la communauté. L'étudiant et le sadhu donnent à leur gurus respectifs, et les gurus donnent de précieux cadeaux spirituels à tout le monde. L'élan naturel de l'âme est de donner. Et à chaque fois que l'on donne, on s'exerce à exprimer notre nature de l'âme. Mais donner de son argent--artha , en sanskrit--qu'on a gagné à la sueur de notre front, c'est difficile. Surtout s'il s'agit de donner à intervalles réguliers, et à des institutions qui se gouvernent sans notre participation. Mais il y va de notre dharma de partager notre artha. Ce n'est que grâce à notre contribution généreuse que l'hindouisme pourra prospérer et avancer de grandeur en grandeur. Il n'y a que le grihastha hindou qui puisse le faire. Les écritures sont abondamment claires à ce sujet:

Que le riche réponde celui qui a besoin de lui,
ainsi contemplera-t-il un chemin plus ample;
car la richesse tourne comme la roue du char,
venant à l'un d'abord, et puis à l'autre.
Rig-Veda, dixième mandala

Ne pas donner regulièrement, ou avec générosité, c'est manquer l'occasion, être trop personnellement intéressé, condition qui contribuera à voiler notre nature divine, et à favoriser le sens de culpabilité et d'insecurité. La pratique de dasamamsha renverse cette tendance en créant un karma positif d'abondance et d'opportunités financières. Elle la renverse en cultivant des attaches positives entre les membre de la famille et de la communauté, et en développant des attitudes mentales saines. Notons ici que tout groupe, toute société peut pratiquer dasamamsha, donner genereusement les dix pour cent de tous ses revenus, comme le font l'individu et la famille, et en tirer les mêmes avantages.

Ce petit livre vous expliquera à plusieurs niveaux de profondeur que tous les biens du monde appartiennent à Dieu. Il vous donnera, au moyen d'anecdotes, des indications pour collaborer avec Dieu, être avec lui le cocréateur de l'abondance au profit de vous-même et de votre religion. En contribuant à la prosperité de votre religion, vous aurez en même temps investi en votre propre avenir, en vos vies futures. Car c'est tout l'hindouisme, dans tous ses aspects, et dans tous les lieux et situations où il se manifeste, qui se trouve rehaussé par la pratique de dasamamsha.

Dans la section centrale du livre, on décrit certains problèmes auxquels l'hindouisme doit faire face aujourd'hui, et propose que la pratique de dasamamsha soit le premier pas très efficace vers les solutions correspondantes. Puis vers la fin on propose de perpétuer l'aspect magique de l'hindouisme en lui rendant ce qu'il possédait autrefois--abondance et richesses prodigieuses--et en le projetant dans les siècles à venir par ce véhicule prodigieux: l'église hindoue .

Comment ce livre prit-il forme dans nos esprits? Un jour, le personnel de l'Académie himalayenne, organisme qui enseigne l'hindouisme et se base en Californie, se mit à enquêter sur la pratique de dasamamsha en hindouisme, et en d'autres traditions. On découvrit des choses intéressantes. Par example, les chettiar , marchands de sel du Tamil Nadu (Inde du Sud), ont pris l'habitude, il y a quatre siècles, de donner un huitième, 12,5 %, de tous leurs revenus au Seigneur Palani (forme de Muruga) du temple de la ville de Palani. On a pu lire des textes de l'époque où ces marchands témoignaient de l'abondance qui résultait de cette pratique. Leurs affaires se mirent à marcher si bien, que le roi en fut informé et s'y intéressa beaucoup.

l'Académie himalayenne se mit à publier l'essentiel des résultats de ses recherches dans une séries de petites brochures qu'elle distribuait gratuitement. Elle arriva à en produire douze, et les envoyait regulièrement, une par mois pendant une année, à ses membres, amis, et connaissances situés aux quatre coins du monde. L'effet en a été franchement étonnants: les revenus de l'Eglise hindoue qui s'associe à l'Académie himalayenne doublèrent en l'espace de quelques années, cela dû uniquement à la pratique grandissante de dasamamsha au sein de l'Eglise. Et, selon les témoignages venant de toute part, les adhèrents éprouvaient en même temps des états d'esprits plus joyeux qu'auparavant, et leurs rapports avec le guru devenait plus fins et spirituellement productifs.

Le succès de ces brochures était tel que l'Académie himalayenne en fit une série de douze leçons--il fallait bien admettre que le sujet était tout à fait spirituel, au même titre que la dévotion au temple, les saintes écritures, ou la pratique de la méditation. Puis enfin, on en vint à concevoir l'idée de réunir ces douze oeuvres en un seul volume qui pourrait alors être plus aisément et largement distribué. Car à ce moment, on était convaincu, à l'Académie himalayenne, que c'était le monde hindou entier qui avait besoin de connaître la puissance de dasamamsha. Et nous pensons bien que tout organisme hindou, le vôtre inclus, redoublera de stabilité, de force à accomplir son travail et inspirer ses adhérents, s'il se penche sur les propos de l'Argent de Dieu .

Oui, Dieu possède déjà bien tout l'argent nécessaire à la réalisation de son OEuvre sur cette Terre. Où se trouve cet argent? Il se trouve distribué chez tous ses fidèles. Et par la pratique de dasamamsha, cet argent se trouve instantanément disponible pour maintenir largement toutes ses institutions divines. Grâce à dasamamsha, il n'y a plus besoin de cotisations, ou de droits d'entrée, qui pourraient d´courager certains. Toute organisation, société, temple ou église, deviennent alors la divine porte ouverte à tous et chacun sans exception. Dieu peut enfin réunir tous ces fidèles et leur donner l'occasion de s'engager dans la mesure de leurs moyens à participer à son divin travail. Nous pensons que vous trouverez bien du plaisir à lire les pages suivantes, et nous souhaitons à vous et à votre société toute manière de prospérité, autant materielle que morale et spirituelle. Om.